Cameroun : Tensions pour l’anniversaire de l’“indépendance” anglophone

Dalia Hamam Lundi 01 Octobre 2018-12:07:00 Bonjour l'Afrique
Buea, capitale de la province camerounaise du Sud-Ouest et épicentre des troubles du Cameroun anglophone, le 27 avril 2018
Buea, capitale de la province camerounaise du Sud-Ouest et épicentre des troubles du Cameroun anglophone, le 27 avril 2018

A une semaine de l'élection présidentielle du 7 octobre au Cameroun, ses deux régions anglophones en crise retiennent leur souffle alors que les séparatistes entendent "célébrer" le premier anniversaire d'une proclamation symbolique d'"indépendance", le 1er octobre 2017, selon l’AFP.

A l'époque, au moins 40 manifestants avaient trouvé la mort dans des violences policières, selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG) qui avait compté "des dizaines de milliers de manifestants" dans les régions anglophones.

Les capitales régionales, Buea au Sud-Ouest et Bamenda au Nord-Ouest, avaient été quadrillées par les forces de sécurité qui avaient arrêté des dizaines de personnes dans les violences qui ont suivi cette proclamation symbolique.

"Le 1er octobre, l'armée a tué beaucoup de gens. Pendant presque deux semaines, ils ont tiré sur les gens comme sur des oiseaux", avait plus tard indiqué à l'AFP l'évêque de Buea, Mgr Emmanuel Bushu.

Dans certains villages de la zone anglophone du Cameroun, des drapeaux de l'Ambazonie - nom de l'Etat que les séparatistes armés entendent créer - avaient même été hissés en lieu et place du drapeau camerounais.

Un an plus tard, le conflit n'a fait qu'empirer: les forces de sécurité camerounaises ont été massivement déployées dans les deux régions, et le nombre de séparatistes ayant opté pour la voie des armes a sensiblement augmenté.

Aujourd'hui, ils seraient plus d'un millier de combattants séparatistes, selon ICG, et contrôleraient "une partie significative des zones rurales et axes routiers" en zone anglophone.

Multipliant les attaques contre les symboles de l'Etat, gendarmeries en tête, et les enlèvements de fonctionnaires, les séparatistes ont forcé les autorités locales à fuir leur administration dans de nombreuses localités des zones anglophones.

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